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Incontinence anale 

Aspects psychologiques et qualité de vie

La prévalence de l’incontinence fécale augmente avec l’âge mais elle est distribuée dans tous les groupes d’âge et les deux sexes avec des fréquences variant de 1,5 % chez l’enfant, 2,2 % dans la communauté adulte et plus de 50 % chez les patients résidant dans des maisons de retraite. 27 % des femmes et 17 % des hommes de plus de 50 ans souffrent d’incontinence fécale. 

La perte du contrôle volontaire de la rétention des selles est une des situations les plus stressantes. Les conséquences personnelles, psychologiques et émotionnelles sont souvent accablantes et sont caractérisées par une diminution de l’estime de soi, un isolement social avec en prime, l’anxiété d’être victime de pertes de selles non contrôlées.

L'incontinence anale chez la femme
L’incontinence fécale altère la qualité de vie, compromet l’activité professionnelle et peut même conduire à un placement dans une maison de retraite, seconde cause de placement chez le vieillard.
 Le retentissement sur la sexualité résulte lui aussi de l’inhibition psychologique produite par la nécessité de gérer l’incontinence au cours des rapports sexuels.
Lorsque l’incontinence survient plus tard dans la vie (47 % des sujets placés dans des foyers pour personnes âgées et 56 % des sujets en séjour prolongé dans des unités psycho gériatriques, elle entraîne un comportement régressif et peut devenir un fardeau dévastateur.
La perte de confiance en soi et les conséquences de l’incapacité à rester propre, aggravent les problèmes psychologiques. L’incontinence est souvent associée à une aliénation de la part de la famille et des amis, ce qui peut avoir un supplément d’impact négatif sur l’estime de soi.
En cas d’isolement, soit décidé par soi-même ou imposé par d’autres, la mélancolie et la dépression surviennent souvent dans un contexte de solitude liée à la perte des contacts sociaux.
Des réactions émotionnelles telles que l’anxiété, la colère, et l’hostilité peuvent apparaître. L’anxiété est liée à des épisodes imprévus d’incontinence, la colère et l’hostilité envers la communauté médicale proviennent de son incapacité à procurer des soins d’accompagnement y compris lorsque l’incontinence ne peut être améliorée.

L’incontinence fécale est un secret bien gardé. De nombreux patients répugnent à admettre qu’ils sont incontinents et les médecins se sentent gênés lorsqu’ils doivent aborder le sujet avec le patient.
Seul un tiers des adultes souffrant d’incontinence fécale en ont discuté avec leur médecin, même si 59 % des sujets incontinents se disent sévèrement perturbés.

Edwards et Jones ont constaté que 54 % de leur échantillon de population incluant 2 818 sujets britanniques, femmes et hommes âgés de 65 ans et plus, n’avaient jamais parlé de ce problème avec leur médecin.
Dans une revue de dossiers médicaux, Enk a montré que 30 % des patients souffrant de troubles digestifs présentaient une incontinence fécale, mais seulement 5 % de ces patients avaient fait état de leurs plaintes sur la feuille de renseignements.
On ne dispose pas d’information pour expliquer ce phénomène. S’agit-il d’un phénomène de gêne, de tabous sociaux, de manque de connaissance de l’existence de traitements, de l’absence de service ou tout simplement d’une insouciance relative à ces plaintes.
De nombreux patients âgés acceptent l’incontinence fécale comme un désordre normal de l’âge et pensent qu’il n’existe aucun moyen de traiter cette affection.

Les chirurgiens accordent plus d’importance à l’incontinence des selles solides et aux aspects physiologiques alors que les patients sont plus affectés par la perte de matière fécale, les problèmes d’hygiène, la gêne sociale et les contrariétés sexuelles, elles-mêmes liées à la possibilité et à l’imprévision des épisodes d’incontinence.

De façon surprenante, dans une étude QoL (qualité de vie), le secteur le plus souvent mentionné concernait la possibilité de ne plus pouvoir sortir de la maison, de rompre les liens sociaux à l’extérieur, de ne plus pouvoir réaliser ses emplettes. L’inquiétude de savoir où se situent les toilettes les plus proches lorsque l’on est hors de chez soi n’était pas la préoccupation majeure du groupe (34 %).

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Le fait de se souiller physiquement (31 %), l’incapacité de voyager (29 %), l’impossibilité de faire des exercices, y compris la marche (25 %), l’incapacité d’assumer les travaux ménagers (19 %), la perte des rapports familliaux et relationnels (22 %) et la perte du travail (13 %) furent les autres données citées par les patients. Les femmes souffrant de constipation idiopathique présentent une morbidité psychologique accrue, une perception altérée de leur féminité, et une altération des relations intimes. 

Sources : A. WATIER Sherbrooke, Québec (Canada) Acta Endoscopica Volume 34 - N° 4 – 2004

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Françoise Soros-Millot Rééducatrice en urogynécologique. 

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