Elle vise à renforcer les muscles de "soutien pelvien" qui servent de verrou. Cette fonction était naturellement possible par la présence de la prostate mais suite à cette prostatectomie, le verrou se trouve fortement fragilisé.
Avant toute rééducation, il est bon de s'assurer par une analyse d'urine, qu'il n'y a pas d'infection urinaire.
Il est important d'avoir un premier entretien avec votre kinésithérapeute qui saura vous expliquer, le déroulement des séances afin de pouvoir dédramatiser votre situation.
C'est une rééducation active qui vous demande une réelle participation afin de bien sentir quels sont les bons muscles qui doivent participer à la contraction. Les progrès sont souvent lents et un délai de 6 mois à 1 an au plus, est préconisé pour obtenir une meilleure continence.
• La prise en charge doit être individuelle, j'insiste beaucoup sur ce point car le dialogue entre le patient et le thérapeute est un facteur primordial pour la bonne poursuite et la réussite du traitement.
• Écouter : tout organe est important mais la prostate, cette petite châtaigne qui n’est plus, est non pas un petit mais un grand vide. Les patients qui viennent en rééducation ont besoin d'exprimer leur souffrance.
A nous, les professionnels de la santé, d'être à l'écoute de nos patients.
En post-opératoire , une prise en charge de type éducative et comportementale est préconisée en première instance à savoir :
• Un calendrier mictionnel avec si possible le nombre de protections utilisées par jour/nuit
• Verrouillage périnéal à faire de temps en temps au repos. Ne pas pousser lors de la miction.
• Surveillance des boissons : boire de petites quantités à la fois mais souvent..
• Gestions des protections : éviter l'étui pénien sauf en cas de nécessité absolue, opter pour le port de protections à changer régulièrement pour éviter des irritations et une infection urinaire.
• Eviter de soulever des poids, de faire de longs trajets en voiture...
Il est recommandé de poursuivre cette prise en charge comportementale, tant que vos fuites persistent car l'intervention a fragilisé votre sphincter. Il devient ainsi plus fatigable et tout effort abdominal contribue à acccentuer votre incontinence.
>> La rééducation pelvi-périnéale proprement dite débute par 2 séances par semaine, si les fuites persisitent au delà de un à deux mois environ :
• Apprentissage du verrouillage périnéal soit manuel soit par biofeedback.
• En cas de biofeedback, il existe deux posssibilités, soit par sonde anale soit par la pose d'électrodes cutanées autocollantes positionnées de chaque côté de la marge anale, au niveau du noyau fibreux central du périnée, situé entre la base des testicules et le sphincter anal. Le principe du biofeedback est de mieux visualiser sur un appareil votre verrouillage périnéal.
Si vos fuites persistent au delà de 6 mois, une prise en charge rééducative différente sera alors proposée en accord avec votre urologue. A savoir, une technique de stimulation électrique.
Dans le cas, d'un non retour à la continence après cette prise en charge rééducative, votre urologue sera amené à vous proposer d'autres traitements.
N'oubliez-pas que l'équipe médicale, chirurgicale, rééducative restera toujours à votre écoute pour répondre à vos doutes et vos interrogations.
La rééducation pelvi-périnéale est une technique astreignante mais non douloureuse. Elle est là pour vous aider à assumer dans de meilleurs conditions votre quotidien. Et même si les résultats sont lents aprés cette chirurgie, il n'y a aucune raison pour que vous ne retrouviez pas votre dynamisme d'avant.
Faut juste y croire.
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